A PROPOS
À Vic-Fezensac, Jean-Noël Bergasse produit trois cuvées de vin rouge. Son domaine est labellisé bio depuis la fin des années 2000.
Une sale bestiole. La chauve-souris n'a pas bonne presse. L'animal nocturne effraye les enfants et leurs parents. Pas Jean-Noël Bergasse, un viticulteur installé à Vic-Fezensac, qui rêve de les voir toujours plus nombreuses à profiter de sa ferme centenaire pour y trouver refuge.
Au diable les normes énergétiques, c'est l'un des avantages des vieilles pierres que d'avoir des trous dans sa façade pour y accueillir les chiroptères. Reste que ce qui intéresse ce solide gaillard, ce n'est pas de jouer les pères aubergistes pour ces bêtes velues, mais de les faire travailler en échange du gîte. «Les chauves-souris se régalent des insectes qui élisent domicile dans mes vignes. Elles peuvent en manger jusqu'à 3000 par nuit», informe-t-il. En somme, un insecticide vivant et plus que naturel. L'idéal pour Jean-Noël Bergasse qui produit des vins biologiques.
Sa carrure de rugbyman pourrait induire en erreur, mais l'homme n'est pas un Gersois de sang. Il est né à Marseille, dans l'autre sud, celui où le chant des cigales remplace celui des criquets. Dans la cité phocéenne, les Bergasse ne sont pas des anonymes. Cette famille puissante a laissé son empreinte sur la ville. En politique comme dans le commerce. Le grand-père de Jean-Noël était négociant en vins. C'est lui qui, au début du siècle dernier, a participé à l'essor du rosé de Bandol et de Cassis. Si ce Gersois d'adoption concède aujourd'hui avoir toujours eu un pied dans la vigne, la viticulture n'était pas la carrière qui lui était promise. «J'ai fait des études pour devenir chimiste», raconte-t-il. Les laboratoires, le futur vigneron n'y mettra pas ou très peu les pieds. Ce n'était pas son univers, tout simplement.
Pouybet
Au début des années 2000, après avoir bourlingué ici et là, les parents de Jean-Noël Bergasse cherchent à investir. Ils réfléchissent à mettre la main sur un domaine viticole. «Nous installer dans le Gers, ce n'était pas une évidence. Nous avons d'abord visité une propriété dans les Corbières», raconte le fils. Oui, mais ses parents étaient déjà propriétaires d'une maison, située non loin de Marciac. Après quelques recherches, la famille finit par acquérir le domaine de Pouybet, à quelques kilomètres du centre-ville de Vic-Fezensac. Au total, trente-cinq hectares de grande culture et huit de vignes. Au pays du côtes de Gascogne, où les cépages blancs écrasent la concurrence, Jean-Noël Bergasse hérite, entre autres, de tannat et de gamay. Du rouge et rien que du rouge.
Être vigneron ne s'improvise pas. Les débuts ne sont pas faciles. «Plus t'es petit, plus c'est difficile», lâche Jean-Noël Bergasse. Très vite, il participe à des formations proposées par la chambre d'agriculture du Gers. Là, il apprend tous les secrets de la fabrication d'un vin biologique. Parmi ses camarades de classe, un certain Dominique Andiran, l'apôtre gersois du vin naturel, installé à Montréal-du-Gers. «Nous étions une douzaine à suivre cette formation. Nous avons beaucoup échangé sur nos méthodes de travail. C'est un énorme avantage. Plus personne ne communique aujourd'hui», affirme Jean-Noël Bergasse.
Dans son chai, accompagné de ses deux chiennes, il s'attelle à produire des vins aussi propres que possible. Chez lui, pas de fûts, mais que des cuves. Résultat, en bouche, du fruit et rien que du fruit. Sa cuvée Pierre de Lune, 100 % gamay, n'a rien à envier à ceux produits dans la Loire. Quant à Rubis, 100 % tannat, c'est un régal, à des années lumières de certains Madiran surchargés en bois. Les habitués du marché d'Auch n'ont pas manqué de le remarquer. Voilà dix ans que Jean-Noël Bergasse y tient un stand tous les samedis. Mais l'homme refuse de se mettre davantage en scène : «Je ne suis pas un marchand de vins. Moi, j'essaye d'en produire.»
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